Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

À partir des années 1890 de nombreux projets émergent pour dynamiser le parc de la Gare.  Au même moment, le Véloce-Club Béarnais œuvre pour la pratique et la promotion du cyclisme à Pau avec un premier vélodrome construit au Parc Beaumont. La piste mesure 300 m de long et le club possède son propre chalet, structure légère en bois, à l’angle nord-est du parc. Le Véloce-Club est dans l’obligation de déménager en 1900, car il est prévu de transformer le parc Beaumont en un parc municipal. Apparenté à la famille d'Auguste Poeyarré, entrepreneur palois, l'architecte William Cargill présente au salon de l'architecture des Champs-Élysées un projet de vélodrome à Pau en 1892, publié dans la revue La construction moderne (pl. 82, 1893) sans avoir connu d'aboutissement.

Le Véloce-Club demande la concession des terrains du parc de la Gare pour établir un nouveau vélodrome. Cette dernière est accordée pour 25 ans à condition que le club entretienne ses équipements. Le Véloce-Club envisage alors la construction d’un chalet pour y installer des vestiaires et un club-house. François Campagne-Laffite construit le chalet sur les plans de l'architecte Jules-Antoine Noutary. Il est inauguré en 1902 par le maire Henri Faisans.  

Le Véloce-Club Béarnais n’est pas le seul à jouir des terrains du parc de la Gare, comme l’atteste une carte postale de 1910, des terrains de tennis sont présents. Le parc rencontre un énorme succès auprès des habitants. Longtemps considéré comme une pratique mondaine, en rapport au prix des vélos, ce sport est un des premiers à attirer paradoxalement une classe populaire. Le Véloce-Club Béarnais accueille également dans ses membres ouvriers et agriculteurs. La concession prend fin en 1931 et la mairie récupère la propriété exclusive de la parcelle. Le Véloce-Club Béarnais fait faillite en 1936.  

Le Bois-Louis  

En 1937, le Parc de la Gare reprend le nom de Bois Louis, appellation attribuée à cette partie de la ville par la communauté religieuse des jésuites au 18e siècle. La municipalité décide alors que le Bois Louis devient un pôle sportif. L’architecte paysagiste Louis Descorges dessine de nombreux plans pour faire construire des tribunes et une piscine. Les projets sont interrompus et abandonnés à cause de la guerre. 

Le Stade Tissié  

En 1950, le Bois Louis prend le nom de stade Tissié, en hommage au médecin d'origine ariégeoise Philippe Tissié, promoteur national de la pratique sportive installé à Pau à la fin du 19e siècle. À partir des années 1960 et pendant 20 ans, le stade fait l’objet de nombreux travaux de réfection et les terrains sont réaménagés en béton. De nouveaux sports comme le basket émergent et la municipalité adapte le stade en conséquence.  En ce qui concerne les équipements sportifs, le stade Tissié accueille encore les publics scolaires et les événements autour du sport. Il est également au cœur du Grand Prix de Pau. La fonction du bâtiment a évolué depuis sa création. Au départ chalet du Véloce-Club, il abrite successivement bureau administratif, musée de la résistance et l’association APAVIM (Association pyrénéenne d'aide aux victimes et de médiation). Le bâtiment ne subit pas de transformation importante jusqu’aux années 1960 : deux extensions ont ensuite été accolées au bâtiment à une époque plus récente, à l’ouest et au nord.

Aujourd’hui appelé stade Tissié, le parc de la Gare fait l’objet de nombreuses réflexions de la municipalité pour créer un véritable lien entre le haut et le bas de la ville. En passant de parc verdoyant, de pôle sportif à musée de plein air, il accueille aujourd’hui associations et équipements sportifs.